La famille des orchidées (Orchidacées) fascine. Ses fleurs sont belles, aériennes, aux formes audacieuses. Ses représentants connus en France par la plupart d’entre nous sont souvent … exotiques ! Les orchidées vendues en jardinerie sont des orchidées tropicales, qui vivent accrochées sur les troncs et les branches dans les forêts primaires. Ce sont des plantes épiphytes. Rassurez-vous, celles que vous achetez ne sont pas arrachées à leur forêt, elles sont produites en serre, par multiplication.

Y a-t-il des orchidées chez nous, en France métropolitaine, sauvages? Bien sûr ! Elles possèdent les mêmes caractères que les orchidées tropicales, mais ne sont pas épiphytes : elles poussent en terre, comme tout le monde. Comment les reconnaître ? Nous présentons ici quelques caractères à rechercher, fréquents, pour ne plus jamais prendre un lamier pour une orchidée…

La première chose à faire est d’observer les feuilles : la très grande majorité des orchidées possède des feuilles étroites, plaquées au sol en rosette ou embrassant la tige, alternant de place en place. Leurs nervures sont parallèles entre elles.

Les fleurs sont ensuite accrochées sur cette tige pour former un épi. Ci-dessus, le genre Ophrys dont la fleur brune semble un insecte posé sur la plante (ici un pied d’Ophrys apifera, l’ophrys abeille) .

La fleur d’orchidée est caractérisée par ses pièces stériles : 3 sépales et 3 pétales, et par les pièces fertiles rassemblées en une colonne centrale. Cette colonne regroupe en un seul organe compact les parties mâle et femelle de la fleur : l’extrémité du pistil (le stigmate) et l’étamine sont coalescents. On appelle cette colonne le gynostème.

Observons ci-dessous la fleur du Cephalanthera damasonium : les 3 sépales (pièces les plus extérieures) et les 3 pétales se ressemblent, ils sont jaune pâle. Le pétale du bas est particulier, on l’appelle le labelle. Il est reconnaissable ici à sa gorge orangée. C’est lui qui adopte des formes particulièrement extravagantes chez les Ophrys ! On aperçoit au coeur de la fleur et émergeant vers le dos, le gynostème.

Une autre particularité très fréquente chez les orchidées est le processus de résupination.

C’est quoi, ce gros mot ?? Cela signifie que la fleur lorsqu’elle s’épanouit, se retourne de 180 degrés et que le pétale qui était dorsal dans le bouton floral devient ventral (c’est le labelle). On voit la trace de ce retournement à la base de la fleur en observant sa “petite tige” : celle-ci n’est pas une tige ni même un pédoncule floral, c’est l’ovaire de la fleur, allongé, qui lors de la floraison subit une torsion à 180°, bien visible sur l’Orchis purpurea(orchis pourpre) ci-dessus. Au passage, notez que chez les Orchis, deuxième genre très représenté chez les orchidées, le labelle adopte souvent une forme de silhouette humaine et que la fleur porte dans son dos un éperon (court, massif et rose chez l’orchis pourpre ci-dessus). Les Ophrys n’ont pas d’éperon.
Si l’on se prosterne devant l’orchidée pour la photographier, ou si l’on jette un oeil sous ses jupes (ci-dessus, Orchis militaris, l’orchis militaire), on observe deux masses compactes, ici sombres, en forme de massue : c’est l’étamine modifiée en pollinies, deux amas de pollen détachables que l’insecte visiteur de la fleur touchera de la tête.

Ces pollinies chez l’ophrys abeille sont massives, jaunes et rapidement pendantes au bout d’un long pédicelle. Elles se courbent alors vers la base de la colonne, là où se trouve le stigmate (aire d’atterrissage du pollen). les pollinies touchent le stigmate et il y a autofécondation. Chez l’ophrys abeille, c’est un moyen courant de reproduction, palliant le faible taux de fécondation croisée lors de la pollinisation (lié par exemple à une crise de fréquentation de la fleur par les insectes…).

Au passage, on reconnait sur cette fleur d’Ophrys apifera les 3 sépales roses (2 vers le bas, 1 dressé derrière la fleur) et les 3 pétales dont le labelle très volumineux, brun et jaune et présentant de grosses bosses velues sur les côtés, est aisément observable. Le gynostème est modifié en une colonne élevée dont le sommet ressemble à une “tête d’oiseau” au long bec.

Les Familles

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *