Dans la nuit du 12 au 13 juin 1998, il y a plus de 20 ans, Eric Tabarlydisparaissait en mer. Naviguant à bord son Pen Duick qu’il convoie en équipage direction l’écosse pour participer à un rassemblement des voiliers dessiné par l’architecte naval William Fife, le père du Pen Duick.

Eric Tabarly disparait sur Pen Duick
Pen Duick toutes voiles dehors

À bord du bateau se trouve le photographe de mer Erwan Quéméré, un couple ami, Antoine et Candida Costa, et un autre ami, Jacques-André Rebec. Outre Eric Tabarly, seul Erwan Quéméré a une bonne connaissance du bateau. C’est d’ailleurs lui qui est à la barre durant la manœuvre fatale.

Eric Tabarly disparait sur Pen Duick
Eric Tabarly sur le bout dehors de Pen Duick

Au cours d’une manœuvre pour réduire la voilure à l’approche de la nuit, la corne qui bat au vent vient taper Eric Tabarly contre la poitrine et le projette à la mer. Pour éviter toute controverse et fausse information, l’équipage en accord avec Jacqueline Tabarly, le femme du marin, ont publié quelques jours après un communiqué circonstancié des faits que nous reproduisons ici :

Eric Tabarly disparait sur Pen Duick
Pen Duick, le bateau de coeur de Eric Tabarly

C’est la volonté de Mme Tabarly de n’accorder aucune interview, mais de faire un papier pour révéler la vérité.

Pen Duick rejoignait Fairlie, en Écosse, pour participer à un rassemblement des plans Fife. Parti de Newlyn (près de Penzance) vendredi en fin de matinée, Pen Duick fait route au nord après avoir doublé Land’s End.

Le vent forcissant progressivement, ont été amenés, au fur et à mesure, le flèche et le flying jib [deux voiles de beaux temps], et deux ris ont été pris dans la grand-voile.

À 22 h 30, Eric Tabarly décide d’amener la grand-voile et de gréer la voile de gros temps. Il demande à tout l’équipage d’être à la manœuvre. En fin de l’affalage de la corne, un coup de roulis alors qu’on allait la saisir a provoqué un balancement de tribord sur bâbord. Eric, se trouvant à ce moment-là en train de saisir la voile, debout sur le capot de descente, a été heurté sous la corne, à hauteur de poitrine et projeté à la mer sur bâbord.

Nous jetons une bouée fer à cheval. Il est minuit quinze, samedi 13 juin. Il fait très sombre, temps couvert, mer formée et courte. Le voilier manque au portant avec ses voiles d’avant (foc et trinquette). Nous décidons d’affaler les voiles d’avant et de revenir sur notre route, au moteur, cap au sud. Nous lançons deux fusées de détresse et, sur VHF portable, nous émettons sur canal 16, sans obtenir de contact. La batterie de la VHF, faiblissante, devient inopérante.

Jusqu’à 4 h du matin, nous faisons route au sud. De 4 h à 6 h, nous nous laissons dériver vers le nord pour rebalayer la zone, puis nous faisons de l’est sous trinquette dans l’espoir de rencontrer un bateau. À 7 heures du matin, nous apercevons un voilier et un navire de commerce. Nous déclenchons une torche de détresse. Les deux bateaux se déroutent vers nous.

Par l’intermédiaire du voilier, nous demandons, à la voix, assistance pour homme à la mer (hélicoptère et sauveteurs). En attendant la mise en place du dispositif, nous continuons les recherches avec l’autre voilier (Longorbarda).

Nous remercions les sauveteurs pour leur efficacité et leur professionnalisme».

L’équipage de “Pen Duick”

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